Ordres et désordres sociaux

SOCIOLOGIE DE L’ORDRE SOCIAL : AUTORITÉ, SÉCURITÉ ET SOLIDARITÉ (24h)

Le thème de la stratification a été pour partie traité par les sociologues classiques sous l’angle de l’ordre social et des modifications qu’y introduisent, entre autres, la pensée égalitariste et la montée des revendications individualistes. La crainte d’un délitement irréversible du lien social et l’impératif de concilier liberté et sécurité des personnes inviteront à des diagnostics et solutions de compromis variables, oscillant entre deux pôles extrêmes : d’un côté, l’appel à un retour à la discipline morale et, de l’autre, la recherche de formes nouvelles de solidarité. Comment une société en perpétuel changement tient-elle ? Le cours s’attachera à proposer, à rebours de leurs instrumentalisations idéologiques, des éléments de recadrage conceptuels des notions d’autorité, d’ordre et de cohésion, de leurs formulations les plus récents.

PROPRIÉTÉ, MARCHÉ AUTORÉGULÉ, ÉTAT DE DROIT : CONTROVERSES AUTOUR DES TROIS PILIERS DE L'ORDRE SOCIAL LIBÉRAL (24h)

Dans le cadre de ce cours, nous aborderons et discuterons la façon dont les penseurs libéraux abordent la question de l’ordre social. Nous suivrons un parcours thématique structuré autour de controverses sur des enjeux d’ordre pratique relatifs à la propriété privée, au marché et à l’Etat de droit. Nous aborderons ces controverses à l’aune d’une confrontation systématique des corpus suivants : libéralisme classique et contemporain, économie autrichienne (Hayek, Von Mises, Rothbard), pensée libertarienne, institutionnalisme (de Veblen à Polanyi), approches critiques de la marchandisation (Michael Walzer, Debra Satz, Nancy Fraser…).
Une première partie introductive permettra aux étudiants de revenir sur les axes structurants de différents corpus mobilisés et d’en maîtriser les principaux concepts. Elle sera prolongée par une partie consacrée à la problématisation de l’articulation entre liberté, propriété et marché dans les pensées libérale, libertarienne et néolibérale. Sur cette base, nous aborderons différentes controverses : (1) les controverses relatives à la question du propriétarisme et de ses limites, (2) les controverses portant sur la question des frontières du marché et sur la notion de « marchés contestés », (3) les controverses autour de l’opposition entre planification et laissez-faire ainsi que (4) les controverses autour du périmètre de l’Etat de droit et autour de la « juridicisation » des rapports sociaux.
On s’appuiera sur l’étude de cas pratiques et on aura pour objectif de donner aux étudiants et étudiantes les outils nécessaires à l’élaboration d’une réflexion personnelle et argumentée.