Analyse filmique sur corpus limité

Le pouvoir à l’écran. Scènes de la vie politique dans la fiction et le documentaire
« Il est de l’essence du pouvoir politique de se représenter », écrivait Louis Marin dans Politique de la 
représentation. Dans une telle perspective, la représentation doit dès lors être comprise comme une technique du 
pouvoir et le pouvoir, comme un acte de représentation. Ce cours s’attachera à cerner les procédés de mise en 
scène, de mise en espace, d’effets visuels et sonores, de montage et d’interprétation corporelle du pouvoir 
politique dans des séquences issues d’un corpus d’œuvres filmiques et sérielles classiques, modernes et 
contemporaines, documentaires comme fictionnelles. On prêtera ainsi attention à la mise en image du pouvoir 
politique institutionnel, qu’il soit un pouvoir présidentiel en campagne (Primary, R. Leacock ; 1974, une partie de 
campagne, R. Depardon ; Pater, A. Cavalier ; Serviteur du peuple, V. Zelensky), ou un pouvoir militaire autocratique 
(La Grève, S. M. Eisenstein ; Le Dictateur, C. Chaplin ; Dr. Strangelove, S. Kubrick) et corrompu (Il caimano, N. 
Moretti ; Vice, A. McKay ; Loro, P. Sorrentino), qu’il soit un pouvoir local (L’Arbre, le Maire et la Médiathèque d’E. 
Rohmer ; City Hall, F. Wiseman ; Municipales, T. Paulot) ou parlementaire (Mr. Smith Goes to Washington, F. Capra 
ou bien comme dans les séries Marseille (J.-L. Comolli), House of Cards (B. Willimon), Baron noir (E. Benzekri)).

Les grandes scènes à effets du cinéma muet
Dans le prolongement des enseignements d'histoire et d'analyse du premier semestre, le cours reviendra tout 
d’abord sur les modalités narratives et expressives développées par le cinéma muet. On réfléchira, en particulier, 
aux difficultés que présente l'étude de cette période pour le spectateur contemporain : qualité variable des copies 
disponibles, multiplicité des montages et des accompagnements musicaux, méconnaissance du contexte de 
production et de réception des œuvres, comparaisons parfois dévalorisantes avec le cinéma parlant. On se concentrera, dans la seconde partie du cours, sur la question des trucages et du spectaculaire dans les productions haut de gamme européennes et américaines, dont on cherchera à restituer le fonctionnement esthétique et les régulations génériques (péplum, western, film de guerre, etc.).

Le film policier : un cinéma d’enquête
Le cours propose d’aborder l’étude du cinéma policier dans une double approche générique et esthétique. D’une 
part, nous procéderons à l’analyse des caractères définitoires et codes du film d’enquête dans ses liens avec le film 
noir : genèse et évolution du concept, influences littéraires, concomitances et croisements dans les cinémas 
européens et asiatiques. Ce faisant, nous intégrerons à notre réflexion la question de la valeur générique même du 
concept de « film noir ». D’autre part, nous verrons comment les investigations conduites par les personnages 
rencontrent l’enquête optique-esthétique du spectateur durant la projection. Nous aborderons ainsi une série de 
questions portant sur le statut des images (illusion, séduction, vérité, etc.) et sur les différentes modalités du 
regard (perception, imagination, souvenir, etc.) mobilisées par le cinéma policier.

GAUDREAULT André et LE FORESTIER Laurent (dir.), Méliès, carrefour des attractions, Rennes, PUR, coll. « Le spectaculaire », 2014.
HAMUS-VALLÉE Réjane (dir.), « Du trucage aux effets spéciaux », Paris, Corlet-Télérama, CinémAction, n° 102, 2002.
KOSZARSKI Richard, An Evening’s Entertainment. The Age of the Silent Feature Picture, 1915-1928, University of California Press, coll. « History of the American Cinema », 1994.
PINEL Vincent, Vocabulaire technique du cinéma, Paris, Nathan, 1996

ESQUENAZI Jean-Pierre, Le Film noir : Histoire et significations d’un genre populaire subversif, Paris, CNRS, 2012.
PILLARD Thomas, Le Film noir français face aux bouleversements de la France d'après-guerre (1946-1960), Joseph K., 2014.
SIPIERE Dominique et MENEGALDO Gilles, Les Récits policiers au cinéma, Poitiers, La Licorne, 1999.