Réalisation 1

« (Se) changer » - Simon Backès
On le répète dans tous les manuels de scénario, les bons comme les mauvais : un personnage de film est plus 
intéressant quand il évolue, quand quelque chose en lui s'est modifié entre le début et la fin du récit. Et c'est sans 
doute vrai, parce que dans le cas contraire, on obtient généralement moins un personnage qu’une créature figée, 
monolithique, qui peut au mieux prendre valeur d'archétype, mais risque fort de manquer de profondeur, de ne 
pas avoir grand-chose à offrir sur le plan dramatique ou émotionnel.
Cet atelier vous propose de travailler sur des personnages qui changent, évoluent, se transforment, voire, se 
métamorphosent littéralement. Peut-être auront-ils longtemps désiré ce changement en secret, avant de devoir
enfin se soumettre à sa loi, mais dans un mouvement d'acceptation de soi, presque d'abandon à soi-même, à un 
soi reconstruit, renouvelé, ré-inventé.
L'invention de soi, ou la ré-invention de soi est donc le thème qui servira de point de départ à l'écriture et à la 
réalisation de quatre courts-métrages, à partir des propositions formulées individuellement par chaque étudiant.e. 
Ces films pourront prendre des formes assez libres, du documentaire à la fiction (réaliste ou fantastique), en 
passant, si les projets le réclament de façon cohérente, par toutes les étapes intermédiaires possibles entre ces 
deux classifications. 
Ce qui nous importe ici principalement, c'est un processus : les brefs récits cinématographiques que nous allons 
élaborer reposeront sur l'observation de situations, de sentiments ou de sensations eux-mêmes en pleine 
évolution. Il y a là un enjeu dramaturgique, narratif, mais aussi visuel, formel, voire plastique, essentiel, propre à 
faire véritablement naître « du cinéma » : le spectacle d’un phénomène qui advient sous nos yeux – et dont on 
perçoit d'abord des symptômes, des manifestations extérieures, visibles comme autant d'échos d'un mouvement 
intérieur profond.

« Filmer le mensonge » - Charles Castella
« On est à une époque où tout le monde ment, les prospectus des pharmaciens, les gouvernements, la radio, le 
cinéma, les journaux… alors pourquoi veux-tu que nous autres, les simples particuliers, on ne mente pas aussi. » 
Comme le dit si bien Jean Renoir, le mensonge fait partie de notre vie intime, familiale, professionnelle ou sociale. 
Le mensonge est au cœur des réseaux sociaux, des affaires politiques, criminelles, journalistiques, historiques, 
artistiques etc. Dans The Invention of Lying, Ricky Gervais conçoit un univers sans mensonge, il y prouve avec 
malice qu’un monde où chacun dirait la vérité serait invivable et que la fiction y serait logiquement impossible. La 
familiarité que nous entretenons tous avec le mensonge peut être le point de départ de récits singuliers et 
personnels. À chacun ses souvenirs de mensonges et leurs conséquences, à chacun son expertise du menteur, du 
mensonge subi ou provoqué. Nous avons tous été victimes ou artisans d’un mensonge.
Pour cet atelier, je vous propose d’explorer les possibilités cinématographiques qu’offre « le mensonge » en tant 
que figure dramaturgique. Le mensonge est indissociable du récit, rares sont les films d’où le mensonge est absent 
et il peut y occuper une place centrale, être le cœur de l’intrigue, son moteur, son déclencheur, le point de départ 
de sa mécanique. (Il a hérité pour cela des mécaniques narratives du théâtre. Le mensonge est central chez 
Molière, Marivaux, Musset ou Feydeau.)
Quatre courts-métrages de fiction seront réalisés au sein de l’atelier, à partir des idées que vous proposerez et que 
nous prendrons le temps de développer.

Pour la présentation complète et le calendrier des ateliers L3, reportez-vous à la brochure ou à la page dédiée du 
site des Ateliers Cinéma : https://u-paris.fr/lac/ateliers-l3/