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Littératures et arts

  • ECTS

    5 crédits

  • Composante

    Département de Formation Lettres et Sciences Humaines

  • Volume horaire

    24h

  • Période de l'année

    Semestre 5

Description

G.1 - « Au-delà du récit d’aventures : Benito Cereno (1855) d’Herman Melville, Au cœur des ténèbres 
(1899) de Joseph Conrad, Aguirre, la colère de Dieu (1972) de Werner Herzog » R. SALADO
Les trois œuvres mises au programme, deux courts romans et un film, s’inscrivent à plusieurs égards dans le genre 
du récit d’aventures, que caractérisent des péripéties narratives à suspense, des scènes d’action spectaculaires, et la présence de héros agissants confrontés à toute une série d’épreuves ayant pour décor un cadre exotique susceptible de dépayser le lecteur. Les histoires de marins que proposent Melville et Conrad, le film aux accents épiques par lequel le cinéaste Werner Herzog transpose la chronique du conquistador espagnol Aguirre, ouvrent toutefois à des questionnements et à des enjeux qui excèdent les limites du genre du récit d’aventures. Confrontant les protagonistes à diverses formes d’altérité, chacune des œuvres engage en effet une réflexion d’ordre à la fois 
historique -en particulier sur la violence dont est porteur l’Occident, et anthropologique -sur les limites de 
l’humain. Ce programme associant deux textes littéraires et un film sera aussi l’occasion de réfléchir à ce qui est propre à chacun des deux médiums artistiques considérés. 

Programme : 
MELVILLE, Herman : Benito Cereno, folio bilingue n°39 
CONRAD, Joseph : Au cœur des ténèbres, folio bilingue n°60 
HERZOG, Werner : Aguirre, la colère de Dieu, DVD Potemkine édition 
(une projection du film sera proposée dans le cadre du cours en début de semestre) 

G.2 - L’usage du document dans la littérature et le cinéma contemporains : explorer sa mémoire, déchiffrer 
l’histoire V. AUVINET 
(Cours également proposé dans le parcours Lettres et Arts ; capacité d’accueil limitée) 
Depuis quelques décennies, on assiste dans le champ de l’art et de la littérature contemporaine à un « tournant 
documentaire ». Ces œuvres transgressent souvent les frontières disciplinaires et médiatiques pour constituer des 
objets hybrides à la frontière entre arts, sciences humaines et sociales. On peut ainsi trouver mêlés récits, 
photographies, films, reproductions de documents d’archives ou encore enquêtes de terrain. Ces productions 
artistiques entrent donc difficilement dans les catégories génériques forgées par l’histoire littéraire en même temps 
qu’elles obligent à reconsidérer la dimension épistémologique des procédés narratifs et esthétiques. Elles répondent 
aussi à un besoin de se réapproprier l’histoire collective à l’aune d’une compréhension sensible et intime de 
l’expérience individuelle. 
À partir de l’étude d’œuvres littéraires et cinématographiques de la seconde moitié du XXe siècle, nous 
chercherons à comprendre comment l’entremêlement de récits intimes, souvent autobiographiques, à une réflexion 
historique et politique permet de rendre lisibles des événements devenus parfois difficilement déchiffrables à cause 
de processus d’effacement, ou, au contraire, d’une superposition des discours. Nous étudierons la manière dont 
cette réappropriation passe par une multitude de procédés artistiques (montage, collage, réécriture, fictionnalisation, 
exploration d’un lieu ou d’un territoire…) tout en suscitant une réflexion critique et théorique sur les relations entre 
art, histoire et sciences sociales. 
 
Programme indicatif (distribution d’extraits et visionnages tout au long du semestre : 
Chantal Akerman, D’Est, DVD, Paradis Films, 1993. 
 Sud, DVD, Paradis Films, 1999. 
 De l’autre côté, DVD, Paradis Films, 2002. 
Annie Ernaux, Regarde les lumières mon amour, Paris, Seuil, 2014. 
Retour à Yvetot, Paris, Éditions du Mauconduit, 2013. 
Harun Farocki, Images du monde et inscription de la guerre [Bilder der Welt und Inschrift des Krieges], DVD, 
Harun Farocki (prod.), 1988. 
En sursis [Aufschub], DVD, Harun Farocki (prod.), 2007. 
Jean-Gabriel Périot, Retour à Reims (Fragments), d’après l’ouvrage de Didier Eribon, Les films de Pierre, Arte, Ina 
(prod.), 2021. 
Charles Reznikoff, Testimony, N.Y, Black Sparrow Press, 1978. Trad. M. Cholodenko, P.O.L, 2012. 
Holocaust, N.Y, Black Sparrow Press, 1975. Trad. A. Markowicz, Éditions Unes, 2017. 
Robert Bober et Georges Perec, Récits d’Ellis Island : histoires d’errance et d’espoir, livre (P.O.L, 1994) et film 
(INA, 1980). 
Georges Perec, Les Lieux, Paris, Seuil, 2022. 
 W ou le souvenir d’enfance, Paris, Gallimard, 1975. 
Robert Bober, En remontant la rue Vilin, INA, 1992.
Vienne avant la nuit, 2017, livre (P.O.L, 2017) et film (coprod., 2016). 

Gr. 3– Don Quichotte : personnage romanesque, figure artistique G. HAUTCOEUR 
(Cours également proposé dans le parcours Lettres et Arts ; capacité d’accueil limitée) 
Don Quichotte, contrairement à d’autres personnages de la même envergure comme Faust ou Don Juan, est 
éminemment visible. Comme le souligne Christine Montalbetti, la simple mention de son nom a le pouvoir de faire 
immédiatement surgir une image mentale relativement précise : 
« Don Quichotte (est-ce dans le prolongement d’indications textuelles ? Est-ce pour avoir contemplé les dessins de 
Daumier ? Est-ce à cause du visage de Jean Rochefort que Terry Gillians avait pressenti pour l’incarner dans un 
film […] ? Est-ce pour avoir regardé telle statue en Espagne ?) je me l’imagine maigre, sec, fin. Mais sa silhouette 
tremblote un peu abstraitement dans ma représentation, comme le trait filiforme et noir du Quichotte de Picasso. 
Ses yeux (et malgré Jean Rochefort) je n’en sais rien, je ne crois pas en avoir inventé la couleur. […] je fais tourner 
dans ma lecture du personnage de don Quichotte tous ces savoirs visuels, picturaux, cinématographiques […]. » 
(Le personnage, GF-Corpus, p. 27) 
Ce cours constitue une introduction au roman cervantin (nous prendrons systématiquement appui sur le texte) et 
aux représentations artistiques du personnage dans la perspective des grandes interprétations auxquelles cette 
œuvre majeure a donné lieu depuis le début du XVIIe siècle jusqu’à aujourd’hui. Nous verrons ce faisant que Don 
Quichotte est à la fois 
- un roman comique (les premières illustrations du roman et la présence ultérieure du personnage dans la BD et le 
dessin animé relaient cette comicité) 
- le symbole romantique de la lutte entre l’idéal et la réalité (les illustrations de Gustave Doré, la peinture de 
Daumier et de Goya consacrent une transfiguration romantique du personnage qui est encore la marque du
Quichotte d’Orson Welles) 
- le premier roman moderne (le dessin fait par Antonio Saura en 1987 pour illustrer l’édition de Martin de Riquer 
stylise la silhouette du Quichotte au point de la réduire à quelques traits qui rappellent les mots de Michel Foucault 
« Don Quichotte, un long graphisme maigre comme une lettre échappée au bâillement des livres ») 
- une incarnation de la résistance politique (le célèbre dessin au lavis de Picasso réalisé en 1955 à l’occasion du 
350e anniversaire de la publication du roman est repris pour une affiche du conseil national du mouvement de la 
paix). 
Programme : 
Miguel de Cervantès, Don Quichotte de la Manche, Ie et IIe parties, Paris, Gallimard, Folio (traduction de Jean 
Canavaggio).

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