Faux souvenirs et manipulations de la mémoire

La mémoire n’étant ni une copie fidèle – ni permanente – de la réalité passée mais une synthèse changeante - une reconstruction - de ce passé, elle ne peut être que sujette à des distorsions, à des « erreurs ». Ainsi, un faux souvenir correspond à la récupération d’un événement qui, en totalité ou en partie n’a jamais eu lieu, mais dont le sujet se « souvient » avec plus ou moins de certitude. Ces distorsions mnésiques peuvent être générées de façon purement interne par le système cognitif du sujet (son imagination) et/ou par des facteurs externes (la pression sociale). Dans la première partie de cet enseignement nous aborderons les modèles cognitifs proposés en littérature pour expliquer l’origine des faux souvenirs ainsi que les différents paradigmes expérimentaux utilisés : des paradigmes princeps jusqu’au nouveaux paradigmes intégrant différentes techniques (eye tracking, réalité virtuelle, EEG, etc.). Dans le cadre de la possibilité de manipulation de la mémoire humaine nous traiterons les études ayant démontré que la suggestibilité joue avec l’imagination un rôle majeur dans l’implantation de faux souvenirs autobiographiques. Dans la deuxième partie de cette option, nous aborderons également le lien entre différents types de faux souvenirs (intrusions et fausses reconnaissances) et différentes fonctions cognitives comme les fonctions exécutives, les processus attentionnels ou encore les émotions. Enfin, nous traiterons les différentes manifestations de ce phénomène dans différents modèles pathologiques (en particulier dans le cadre de la confabulation) dont l’étude s’est révélée fondamentale pour une meilleure compréhension du fonctionnement de la mémoire humaine.