Sociologies et théories critiques

ECUE THÉORIES CRITIQUES : ÉLÉMENTS CRITIQUES D’HIER POUR AUJOURD’HUI

Sous les appellations d’Institut de recherches sociales, de Théorie critique ou d’École de Francfort, on désigne un des mouvements intellectuels les plus importants du 20e siècle, indispensable quant à la réflexion critique concernant les fondements de notre société et le sens de sa destinée historique. L’École de Francfort regroupe des penseurs aussi différents que Horkheimer, Fromm, Benjamin, Adorno, Marcuse, Habermas, Neumann, Lowenthal, et de nombreux autres, et elle a été le lieu de réflexion soutenue sur la philosophie de l’histoire et la philosophie sociale, la crise de la rationalité, sur la réification et l’aliénation, la nature du libéralisme, de l’État et de la démocratie moderne, de l’industrie culturelle et de sa production industrielle, des bases pulsionnelles de la domination, la signification onto-socio-politique de l’art.

À la seule énumération des protagonistes et des champs de recherche, il est évident qu’une session de 24 heures ne suffit pas à effleurer les nombreux aspects et différentes avenues de ce mouvement intellectuel qui tente de renaître de ses cendres en cette époque contemporaine parsemée de crises de toutes sortes.

Il est donc nécessaire, pour que notre réflexion commune soit d’une quelconque utilité et pour maintenir une cohérence dans les propos du cours, de procéder à des choix qui pourront paraître arbitraires, mais qui visent à donner aux étudiants les bases limitées d’une connaissance des perspectives théoriques, auteurs, travaux et ouvrages de l’École de Francfort. Par la suite, nous dédierons le plus de temps et d’efforts possibles à la construction de la théorie critique et à certains points précis de celle-ci. Le deuxième choix concerne les auteurs que nous étudierons au cours de la session. Choix très difficile, compte tenu de l’importance et de l’intérêt de chacun des penseurs-clés et de leurs œuvres. Mais pour que nous courte exploration ne se limite pas à des auteurs directement associés à l’école de Francfort, nous proposons un excursus sur des auteurs plus récents, dont le sociologue Michel Freitag fondateur de « l’École de Montréal », qui se posent dans le droit chemin de la théorie critique sans être directement liés à ladite école. Le troisième choix est de suivre une ligne de sociopolitique critique, mettant l’emphase sur les contradictions de la société du début du 21e siècle. Enfin, nous procèderons durant la session à la discussion de quelques grandes thématiques, telles que consignées dans le plan de cours.

ECUE LES PATHOLOGIES DE L’ESPACE PUBLIC

Ces dernières décennies ont été marquées par de profonds changements de l’espace public – envisagé ici en tant que processus d’articulation de conflits, de problématisations et d’élaborations réflexives à des fins de transformation sociale et politique.

L’extension des réseaux de communication, l’élargissement des espaces de participation, la promesse de « transparence » des institutions, la publicisation de la vie affective, etc., semblent de prime abord avoir contribué à une extension de l’espace public et des pratiques communicationnelles qui s’y déploient.

Cependant, ces évolutions ne suffisent pas à lever une série de doutes quant à l’effectivité de ces processus publics. Aussi « animé  » soit-il, l’espace public actuel ne présent-il pas certaines       « déformations » ou « pathologies », moins en raison d’une pauvreté en activités communicationnelles qu’en raison de la forme même de ces dernières? Le présent cours portera sur les « pathologies de l’espace public envisagées sous différents aspects, en revenant sur les apports conceptuels de la théorie critique tout en examinant un ensemble de phénomènes publics contemporains.