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L’auteur-cinéaste : Jean-Luc Godard
Jean-Luc Godard, dès ses débuts en tant que critique cinématographique dans les années 1950, s’interroge sur 
l’importance du statut d’auteur au cinéma. Envisagé comme l’opposant direct à un cinéma de studios et de grosses 
productions, l’auteur est la figure du cinéaste démiurge, indépendant et autonome. L’œuvre du cinéaste, par la 
multiplication des formes qu’elle propose, interroge différents rapports à la question auctoriale. Aujourd’hui 
considéré comme l’un des chefs de file du cinéma d’auteur français, Jean-Luc Godard a aussi été le réalisateur qui, 
en créant le collectif de cinéma marxiste Dziga Vertov en 1968, a signalé sa propre mort en tant que réalisateur 
pour s’effacer au sein d’un groupe. 
Ainsi, ce cours entend questionner les rapports du réalisateur au statut d’auteur. Qu’est-ce-qui différencie un 
auteur d’un cinéaste ? La vision absolue de l’auteur, comme créateur indépendant, n’est-elle pas une illusion 
artistique ? Chez Godard, l’auteur de cinéma n’est-il pas proche du lecteur passionné, attaché aux processus 
littéraires jusque dans sa pratique cinématographique ? A l’aide de textes théoriques, d’analyses filmiques, 
d’entretiens du cinéaste, nous aurons à cœur de voir les dynamiques, les tensions et les limites de la question de 
l’auteur au cinéma. 

Autour d’un cinéaste – Ridley Scott
« Faire des films est une proposition qui coûte toujours plus cher ». Artisan, artiste, dessinateur, réalisateur de 
publicités et de longs métrages fameux, producteur à succès et propriétaire de studios, le britannique Ridley Scott 
a bâti un empire en près de cinquante ans. L’échec public de son premier film lui fait admettre le désir et la 
nécessité de trouver un public, de le garder et de savoir suivre les modes. Admettant le compromis permanent 
entre économie et créativité, sa filmographie est à la fois majeure, évidente et mystérieuse. Elle abonde en grands 
succès, « œuvres-cultes » (Thelma et Louise), films de genre ultra-raffinés (American Gangster, Mensonges d’Etat) 
et pièces méconnues ou oubliées (Legend, Traquée, Cartel). Créateur régulier de la science-fiction et de l’horreur 
(Alien, Blade Runner, Hannibal, Prometheus, Seul sur Mars, Alien : Covenant), Scott a aussi réinventé la fresque 
historique (Duellistes, 1492, Gladiator, Kingdom of Heaven). Son approche visuelle, sa signature plastique, son goût 
pour la mythologie au cœur des récits réalistes ont exercé une large influence sur le spectaculaire anglo-saxon, et 
ses méthodes de travail (économie monumentale, obsession du détail, perfection de la pré-production, 
technologies novatrices) sont devenues canoniques.
Nourrie d’obsessions historiques, sociales et métaphysiques, l’œuvre résiste néanmoins au classement générique 
et aux grilles thématiques simples. Scott est un auteur mystérieux tapi sous l’identité d’un producteur-général 
d’armée. Le mystère de cet auteur visuel s’éclaire en plongeant au cœur de l’économie du blockbuster des années 
1980-2010 et en détaillant les collaborations majeures (scénaristes, directeurs de la photographie, monteur, 
compositeurs) de cette vision mythologique qui interroge les rituels et totems des sociétés.

BERGALA Alain et GODARD Jean-Luc, Les années Cahiers (1950-1959), « Champs », Flammarion, 2007.
DE BAECQUE Antoine, Godard : biographie, Grasset, 2010. 
AUMONT Jacques et MARIE Michel, section « Auteur », Dictionnaire théorique et critique du cinéma, Armand Colin, 
2016.