ECTS
4 crédits
Composante
Département de Formation Lettres et Sciences Humaines
Volume horaire
36h
Période de l'année
Semestre 1
Description
Plusieurs groupes sont proposés, sur des programmes différents.
Gr. 1 – P. ZAOUI : Aristote : Rhétorique et Poétique.
La Rhétorique et la Poétique, c’est-à-dire les deux derniers traités d’Aristote sur l’art de persuader et sur l’art
d’imiter, sur l’art oratoire et l’art théâtral, ont sans doute posé les bases de toutes les théories à venir de la
littérature : conceptions du vraisemblable et du nécessaire, manières d’user ou de se purger de certaines
émotions, prise en compte du public auquel on s’adresse, etc. Le cours de cette année proposera une lecture
suivie de ces deux œuvres et tentera d’en mesurer aussi bien les croisements que les écarts à toute fin de saisir
la constitution de cet espace de paroles et de gestes qui rendra possible l’émergence de ce qu’on appellera plus
tard littérature.
Une bibliographie sera donnée au premier cours.
Gr. 2 – P. ZAOUI : Émile ou de l’éducation
Sans doute qu’éduquer est un métier impossible et pourtant il faut bien éduquer. Mais qu’est-ce alors à dire ?
Instruire ou discipliner ? Interdire ou susciter ? Protéger ou exposer ? Et suivant quelles maximes et quelle
religion ? C’est la cascade de questions auxquelles se confronte Rousseau tout au long de l’Émile, et tout
particulièrement au livre IV. Le cours de cette année tentera de le suivre pas à pas dans ce labyrinthe de
questions en essayant d’y trouver quelques réponses convenables.
Éd. : Emile ou De l’éducation, livre IV, éd. Charles Wirz, texte présenté et annoté par Pierre Burgelin, Paris,
Gallimard, collection « Folio essais », 1995.
Une bibliographie sera donnée au premier cours.
Gr. 3 – M. DAVIDOUX : L’émancipation en question : à partir d’une lecture du Maître
ignorant de Rancière
En 1818, Joseph Jacotot, révolutionnaire français exilé, obtient un poste de professeur à Louvain. Ignorant tout
du néerlandais, confronté à des étudiant·e·s qui ne connaissent pas le français, il cherche un moyen d’établir
entre elles·eux et lui une chose commune. À partir d’une édition bilingue du Télémaque de Fénelon, il fait
apprendre à ses étudiant·e·s le français sans leur avoir jamais transmis et expliqué la langue. Cela bouleverse
son opinion sur les méthodes de l’éducation traditionnelle dont il se rend compte qu’elles postulent au départ
une inégalité des intelligences et présupposent l’incapacité chez l’élève à comprendre sans l’aide d’un maître.
S’appuyant sur l’expérience pédagogique et l’aventure intellectuelle de Jacotot – il est possible pour un
ignorant d’enseigner ce qu’il ne connaît pas lui-même –, Rancière élabore une réflexion politique fondamentale
sur l’égalité et les possibles émancipatoires. Postuler une égalité des intelligences première constitue une rupture majeure aux conséquences politiques considérables puisqu’en remettant en circulation l’autorité, le
savoir et le pouvoir, elle appelle une autre structuration de l’ordre social.
Le Maître ignorant de Rancière constitue une proposition philosophique radicale que nous explorerons dans ce
cours en observant également comment elle a pu entrer en tension avec une certaine sociologie de la
domination. La lecture critique et collective de l’œuvre constituera un point de départ pour arpenter les grands
textes de sciences humaines portant sur l’émancipation politique du XIXe siècle à aujourd’hui.
Texte au programme : Jacques Rancière, Le Maître ignorant, 10/18, 2004.
Gr. 4 – C. LITWIN : Comment se mettre d’accord ?
Les opinions des hommes sont doublement changeantes : elles varient d’abord en effet d’un individu à un
autre, d’un groupe social à un autre ; mais elles sont aussi instables en un même individu : telle opinion qui me
paraissait vraie un jour me paraîtra fausse un autre. Comment et au sujet de quoi pouvons-nous nous mettre
d’accord si non seulement les opinions varient constamment d’un homme à un autre, mais aussi bien d’un
homme à lui-même et de moi à moi-même ? Comment pourrais-je me mettre d’accord avec autrui sans d’abord
me mettre en accord avec moi-même, c’est-à-dire me demander si je pense bien ce que je dis ? Peut-on obtenir
un accord par la force ? Peut-on ne pas recourir à la force pour produire un accord politique ?
En partant de ces interrogations, nous examinerons le concept d’accord, réfléchirons à ses conditions de
possibilité et aux procédures par lesquelles nous le mettons en œuvre. Notre réflexion se nourrira d’extraits
d’ouvrages de philosophie et de philosophie politique. Tous les extraits seront mis à la disposition des étudiants
sur Moodle
Syllabus
- Aristote, La métaphysique, éd. M.-P. Duminil & A. Jaulin, GF, 2008.
- Aristote, Éthique à Nicomaque, VIII-IX, trad. Tricot, Vrin, 1958.
- Diderot, article « Droit naturel » de l’Encyclopédie.
- Hegel, Phénoménologie de l’Esprit, chap. IV, trad. B. Bourgeois, Vrin, 2000.
- Hobbes, Léviathan, trad. Tricaud, Gallimard, Paris, 1971.
- La Boétie, Discours de la servitude volontaire, éd. M. Abensour et M. Gauchet, Payot, 1976.
- Pascal, Pensées, éd. Philippe Sellier, Hachette, 1974 ou Les Provinciales, Pensées et opuscules divers,
édition de Philippe Sellier et Gérard Ferreyrolles, Classiques Garnier, 1999.
- Platon, Gorgias, trad. M. Canto-Sperber, GF, 2007.
- Platon, La République, trad. G. Leroux, GF, 2002.
- Platon, Ménon, trad. M. Canto-Sperber, GF, 1999.
- Rawls, A Theory of Justice, Revised Edition, Oxford, 1971-1999.
- Rousseau, Du Contrat social, éd. B. Bernardi, GF, 2001.
Dernière mise à jour le 17 octobre 2023