ECTS
4 crédits
Composante
Département de Formation Lettres et Sciences Humaines
Volume horaire
24h
Période de l'année
Semestre 5
Description
On évoque volontiers, pour décrire le paysage littéraire du début du XIXe siècle, le « préromantisme », comme si l’histoire littéraire tendait vers une fin programmée (ici le romantisme) à partir de laquelle interpréter tout ce qui la précède. L’illusion rétrospective témoigne, en ce cas précis, d’un embarras à situer une période intermédiaire dont l’identité résiste au découpage par siècles, mais aussi d’un lieu commun qui a eu la vie dure : pendant la Révolution française, la politique aurait pris le pas sur la littérature, et c’est ensuite que seraient arrivés les écrivains du monde nouveau, dont un canon indiscutable pourrait rendre compte. Il faut en finir avec ces représentations et comprendre en quoi la Révolution a été au contraire un moment d’invention d’un régime des écritures fondé sur une nouvelle articulation au et à la politique. Ce rapport permet aussi de saisir des points de passage trop souvent perçus comme des évidences. C’est avec la Révolution que se consomme le passage des anciennes « belles-lettres » à la « littérature dans ses rapports avec les institutions sociales », selon le titre de l’ouvrage majeur de Germaine de Staël qui ouvre le nouveau siècle (1800) ; que l’éloquence politique et le journalisme deviennent partie prenante de l’univers littéraire ; que la place des femmes s’évalue autrement ; qu’on peut, aussi, peut-être, chercher un sens à la distinction entre l’écrivain « progressiste » et l’écrivain « réactionnaire »… Le cours proposera un parcours dans ce paysage méconnu et foisonnant, dont nombre de partages participent de fait d’une généalogie de notre présent, à partir d’un dossier de textes et de propositions bibliographiques.
Syllabus
Bibliographie détaillée fournie à la rentrée.
Dernière mise à jour le 17 octobre 2023