Les courants contemporains de la narratologie

Depuis la fin des années 1990, aux États-Unis et en Europe (Allemagne, Autriche, pays nordiques…), on assiste à une explosion de recherches dans le domaine de la théorie et de l’analyse du récit. « [I]l est impossible de nier la prolifération des approches narratologiques et des accents qui les colorent, de même qu’il est difficile de nier le fait que “narratologie” maintenant est souvent synonyme d’“études narratives” » (Prince, 2006). « Au cours des dix dernières années, la narratologie a acquis dans les humanités une popularité qu’elle n’avait jamais eue auparavant, même à l’apogée du structuralisme » (Kindt, 2009, p. 35 ; trad. S. P.). Tom Kindt ajoute que « la narratologie n’a pas seulement connu une remarquable renaissance ; elle s’est aussi considérablement diversifiée » (ibid.). Que connaissent les étudiant·e·s français·e·s de ces développements variés dont les protagonistes sont essentiellement anglophones ?

Ce séminaire se propose d’étudier les grands courants de la narratologie contemporaine dans le but d’en tirer des enseignements pour l’analyse et l’interprétation des récits littéraires et éventuellement des récits dans d’autres médiums (films, séries, bandes dessinées…), auxquelles sont confronté·e·s les étudiant·e·s de master dans leurs propres travaux de recherche. Pour ce faire, nous étudierons et discuterons les contributions d’auteur·e·s anglophones et francophones, comme Susan Lanser, Robyn Warhol (pour la narratologie féministe), David Herman, Lisa Zunshine (pour la narratologie cognitive), Marie-Laure Ryan, Jan-Noël Thon, Raphaël Baroni (pour la narratologie transmédiale), Brian Richardson (pour la narratologie non naturelle).

Trois thèmes transversaux guideront particulièrement notre réflexion : le genre (gender) ; le récit dans différents médiums ; les atteintes à la mimèsis des scénarios et des modes de narration du monde réel dans les récits de fiction.

N.B. : ce séminaire ne requiert pas de compétence linguistique particulière.