Philosophie

Le cours se propose de réfléchir quelques moments saillants d’une histoire des pensées critiques sur la constitution du savoir. Nietzsche représente un point de départ pour qualifier une époque de « la pensée française des années 60 » parfois qualifiée avec méfiance de post-nietzschéenne. Dans le Gai savoir Nietzsche oppose la vérité et la santé, la vérité qui blesse et le savoir qui guérit. Nous chercherons à comprendre cette problématisation du savoir par la vie à la lumière d’une radicalisation de la pensée critique par ceux que P. Ricoeur a désigné comme maîtres du soupçon, Marx, Nietzsche et Freud. Enlevant à la vérité « son voile » pour reprendre une expression de Nietzsche, ces maîtres n’ont pas seulement donné à l’erreur et à l’ignorance une puissance critique, ils ont ouvert la voie à une historicité des objets et des sujets du savoir. En lisant des extraits du Gai savoir (1882) on analysera ainsi le rapport entre savoir et pouvoir empruntant à M. Foucault son hypothèse sur les nœuds savoir-pouvoir, mais aussi à J. Rancière et à son maître ignorant J. Jacottot pour éclairer quelques enjeux sur les combats qui traversent les savoirs.

Compétences visées 
Maîtrise de la lecture critique des textes F. Nietzsche, G. Deleuze, M. Foucault, J. Rancière ; initiation aux enjeux de la philosophie critique contemporaine. 

Bibliographie indicative 
 F. Nietzsche, Le Gai savoir, [1885,1887] si possible la traduction de P. Klossowski, Union générale du livre, Club français du livre, 1958, réédité 1981, ou à défaut par exemple éditions Flammarion, trad. P. Wotling. 
 G. Deleuze, Nietzsche, PUF [1965], réédition 2006. 
 M. Foucault, le Courage de la vérité. Cours au Collège de France, 1984, Paris, Gallimard, Le Seuil, coll. « Hautes Études », 2009. 
 J. Rancière, Le Maître ignorant. Cinq leçons sur l’émancipation intellectuelle, [1987] Coll. 10/18, 2004.