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Relations internationales

  • ECTS

    3 crédits

  • Composante

    UFR Institut Humanités Sciences et Sociétés

  • Volume horaire

    24h

  • Période de l'année

    Semestre 4

Description

Nous devons notre existence au monde. Et pourtant les pollutions de l’air, des eaux, des sols ne cessent de s’aggraver, l’effondrement de la biodiversité suit le rythme d’une extinction de masse, le réchauffement climatique est en passe de mener la planète sur une trajectoire inédite et chaotique, et quant à l’anthropisation massive et généralisée des mers et des terres, elle n’a de cesse de détruire et de brutaliser les vivants. Comment se fait-il qu’une société de la démocratie, de la connaissance et du savoir ait atteint – dans beaucoup d’indifférence – un tel degré de destruction de la terre et du vivant, au point d’en menacer durablement son habitabilité ? D’une gravité terrifiante et inégalée, la crise environnementale est partout et ses racines sont multiples. On les trouve notamment dans l’anthropocentrisme, la sédentarisation, l’étatisation, la condamnation de l’immanence, l’explosion démographique, le patriarcat, la colonisation, l’urbanisation ou encore la perte du sauvage. Mais loin de se réduire au seul capitalocène, l’anthropocène est aussi le symptôme d’une crise de l’humain qui interroge la façon dont au travers de la science, de la technique et du capital, l’humanité en est venue, non seulement à se penser hors de la nature mais aussi à se constituer dans un rapport de prédation et de destruction à l’endroit des non-humains. Dès 1949, c’est un garde forestier et chasseur, non un philosophe ou un scientifique de profession, qui met en garde ses contemporains. Dans l’Almanach d’un comté des sables, Aldo Léopold explique que la terre n’est pas une marchandise qui nous appartient, que c’est au contraire une communauté à laquelle nous appartenons. L’objectif de ce séminaire est d’abord de décrire ce rhizome de causalités à l’origine de la crise écologique mais aussi de proposer de nouvelles façons d’être au monde. N’est-il pas trop tard, est-il encore possible de vivre un autre monde ? Un monde qui sans plonger dans l’irrationnel, soit à même de mettre à distance les experts et l’objectivation de la science. Un monde indisponible par essence, ensauvagé, permaculturé, fertile, riche en humus, incalculable, impossible à stocker, à mesurer, à instrumentaliser ou à quantifier. Un monde qui reposerait sur le sensible et non sur son exclusion. Un monde qui – à l’instar de certains récits mythologiques – construirait et célèbrerait les relations entre humains et non-humains plutôt que les mirages de l’innovation, de la conquête et de la performance.

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Objectifs

Compétences visées 
- Introduction aux philosophies critiques de la modernité. 
- Lecture de textes de Barbara Glowczewski, Donna Harraway, Heidegger, Henry, Margulis, Corinne Pelluchon, Hartmut Rosa, Gary Snyder, Starhawk.
- Problématisation de la notion d’anthropocène. 
- Présentation des débats contemporains sur l’écologie et l’environnement.

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Heures d'enseignement

  • Relations internationalesCours Magistral24h

Syllabus

Abram, David : Comment la terre s’est tue, traduit de l’anglais par Isabelle Stengers et Didier Demorcy, Paris : Éditions La Découverte, 2013 (1996). 

Albrecht, Glenn : Les émotions de la terre. Des nouveaux mots pour un nouveau monde, traduit de l’anglais par Corinne Smith, Paris : Les liens qui libèrent, 2020 (2019). 

Berque, Augustin : Être humains sur la terre, Paris : Gallimard, 1996. 

Bourg, Dominique : Une nouvelle terre. Pour une autre relation au monde, Paris : Desclée de Brouwer, 2018. 

Dalsuet, Anne : Philosophie et Écologie, Paris : Gallimard, 2010. 

Demoule, Jean-Paul : Les dix millénaires oubliés qui ont fait l'histoire : quand on inventa l'agriculture, la guerre et les chefs, Paris : Fayard, 2017. 

Despret, Vinciane : Habiter en oiseau, Arles : Actes Sud, 2019. 

Glowczewski, Barbara : Réveiller les esprits de la terre, Bellevaux : Editions Dehors, 2021 

Hache, Émilie :Ce à quoi nous tenons, Paris : La découverte, 2011. 

Harraway, Donna : Vivre avec le trouble, traduit de l’anglais par Vivien Garcia, Vaulx-en-Velin : Éditions des mondes à faire, 2020 (2016). 

Heidegger, Martin : « Bâtir, habiter, penser », « La question de la technique », Essais et conférences, traduit de l’allemand par André Préau, Paris : Gallimard, 1980 (1954). 

Henry, Michel : La barbarie, Paris : Presses Universitaires de France, 2014 (1987). 

Latouche, Serge : Comment réenchanter le monde. La décroissance et le sacré, Paris : Rivages, 2019. 

Magny, Michel : Aux racines de l’anthropocène. Une crise écologique reflet d’une crise de l’homme, Lormont : Éditions Le bord de l’eau, 2019. 

Maris, Virginie : La part sauvage du monde, Paris : Seuil, 2018. 

Pelluchon, Corinne : Réparons le monde, Paris : Payot et Rivages, 2020. 

Rosa, Hartmut : Rendre le monde indisponible, traduit de l’allemand par Olivier Mannoni, Paris : Éditions La Découverte, 2020 (2018). 

Servigne, Pablo et Stevens, Raphaël : Aux origines de la catastrophe, Paris : Les liens qui libèrent, 2020. 

Zask, Joëlle : Quand la forêt brûle. Penser la nouvelle catastrophe écologique. Paris : Premier Parallèle, 2019. 

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