ECTS
3 crédits
Volume horaire
9h
Description
Thamy Ayouch (UP) Laurie Laufer (UP) Pascale Molinier (USPN)
Le mercredi de 9h à 12h - Lieux à préciser
La pensée post-coloniale exerce une critique sur les effets d’aveuglement et de cruauté induits par une certaine conception occidentale de la raison, de l’humanisme et de l’universalisme. Elle rencontre, dans les années 1990, les Subaltern Studies, courant indien développant une critique de l’historiographie nationaliste et anticoloniale tout en tentant de retrouver les voix des vaincu/es de la décolonisation. Elle croise également une pensée afro-moderne, afro- britannique, afro-caribéenne et afro-américaine, développée sur les pourtours de l’Atlantique. Issue d’autres aires géographiques, la pensée décoloniale est élaborée plus récemment par des chercheur/es latino-américain/es situé/es aux États-Unis, en Amérique latine et dans les
Caraïbes. Inscrite à la fois dans une filiation avec la théorie de la dépendance ou une critique marxiste du développement, elle provient tout autant d’études académiques que de mouvements sociaux impliqués dans les luttes concrètes autochtones, noires, féministes, ou lesbiennes.
Ces pensées dialoguent avec le féminisme intersectionnel, issu du Black Feminism, et qui a pour visée les différentes formes de domination entrecroisant des rapports de pouvoir de classe, de race, de genre et de sexualité. L’ensemble de ces études révèlent la colonialité comme une entreprise non seulement politique militaire et économique mais aussi épistémologique. Elles permettent ainsi à l’écoute analytique d’être attentive aux effets des rapports sociaux de race sur la subjectivation, et à la plus grande vulnérabilisation qui affecte des sujets altérisés, minorisés, racisés. La notion de rapports sociaux de race renvoie à des inégalités institutionnelles qui traversent la société et les rapports Nord/Sud. Elle révèle une variété de systèmes de domination, d’appropriation, d’exclusion et d’exploitation produisant une classification historique différentielle naturalisée des populations et des sujets. Toutes ces études ne manquent pas de poser à la psychanalyse la question, proprement analytique, de savoir qui peut parler, comment, où et en quels termes, et comment l’écouter, hors de la colonialité du savoir, du genre, et d’une grammaire hégémonique qui trahirait sa voix.
Modalités de fonctionnement : exposés par les directrices et directeur de recherche ou par des invité/es externes, spécialistes de ces questions, puis débat avec les étudiant/es et questions.
Dernière mise à jour le 9 septembre 2021