Mouvements artistiques et littéraires

L’innovation et la rupture avec la tradition constituent le paradigme dominant des mouvements artistiques et littéraires dans le contexte de la modernité des 19e et 20e siècles. A partir d’une analyse de la notion de modernité dans les champs de la philosophie et de l’histoire culturelle, on envisagera en diachronie quelques jalons marquants constitutifs de cette « tradition du nouveau » (H. Rosenberg) dans les arts et en littérature : la modernité baudelairienne, la « révolution symbolique » accomplie par Manet (P. Bourdieu), la revendication flaubertienne du style comme absolu et les échos de cette attitude au 20e siècle (par exemple dans « l’écriture intransitive » promue par Barthes et dans le formalisme du Nouveau Roman des années 50), l’idéologie de la rupture telle qu’elle est mise en œuvre dans les avant-gardes historiques du premier tiers du vingtième siècle (Futurisme, Dadaïsme, Vorticisme, Surréalisme) et ses prolongements dans l’après-guerre, notamment à travers le Lettrisme et le Situationnisme. Pour finir, on s’interrogera sur l’hypothèse de la post-modernité comme sortie du paradigme de la production du nouveau et on posera la question de la possibilité pour l’art et la littérature d’exercer une fonction critique dans le contexte de « l’industrie culturelle » (Th. Adorno et M. Horkheimer).